Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/606

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A 588 LETTBÉS MISSIVES party un embarquement de plus de doute mil hommes de guerre que commande le comte d’Essex, qui est le plus grand lavoryide la royne. d’Angleterre, qui doibt infailliblement descendre en Espagne ou Portugal : et se trouvans les dicts estats assaillys tout à la fois de deux ‘si puissantes-armées, il est impossible qu’ils ne resisteroient pas, n et que la secousse seroit si grande qu’elle esbranleroit le fondement. — Je serois bien aise si, pour ceste occasion, ils depeschoient quelques l uns_ par deçà pour traicter des retraictes que j’aurois à leur donner, par deçà. Qu’ils ne facent poinct de doubte que je leur accorde les meilleures que je pourray.Toutesl’ois il sera bon que vous les en re- metties tousjours à moy, que vous faciès, si c’est possible, que celuy qui viendrai ayt bon pouvoir, aflin qu’on puisse traicter avec luy. Si. tant est que cela advienne, il Faudra que vous m’en tenies prompte- ‘ ment adverty et de la qualite et de la charge de celuy qui sera de- pesche par deçà, ailin que je feusse prepare de la forme que _j’auray _ àtraieteravec luy. : i i ‘ ' Testime que `vous n’avés pas attenducest avertissement que je i __ vous donne ; et comme _j’estime' que le faict est desjà resolu et la dicte armée partye, je m'asseure qu'à vostre premiere depesche je trouve- ray tout ce que je desire en ceste cy. Ce me sera bien un grand ser- vice si vous pouves obtenir les douze galleres quevous aves deman- dees ; et quant à la dilliculte que vous faictes du retour de ceulx qui les auront'amenees,'il ne fauldra qu’en mettre une ou deux davantage qui rapporteront tous ceulx qui les auront amenées et qui seront ve- p nus dans les douze- aultres. Je vous prie, entreprenés ceste aflaire de tout vostre pouvoir, car _j'ay extremement allaire des dictes galleres, et i je ne puis qu'avec long temps les faire edifier par deçà, principalement parce que les meilleurs ouvrierssont morts ou se sont retirez aux aultres lieux ou on se sert de galleres, POl1l` gagner leur vie. i Pour vostre particulier, je me desplais que la necessite en laquelle je me trouve m’empescl1e de vous donner moyen d’accompagner le I Grand Seigneur en son armee ; mais attendant que je vous en Face pro- vision, ce que je feray le plus tost qu’il me sera possible, il seroit bien _