Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/732

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' . DE HENRI IV. V 711 d’Oise, carie preveoy que nous en aurons grande disette, de sorte qu’il sera impossible de nourrir les chevaux, ayant mesme l'argent en _ la main. Mes gardes aussy me veulent abandonner, laulte de payement ; en somme tout nous mancque, et si je ne suis secouru, il faudra que I fabandonne tout. Je sçay que vous y laictes tout ce quevouspouvés avec mes se1 viteu1 s que jlay laissez en mon conseil, mais il lault faire des J ellorts extraordinaires pour avoir revanche de nostre miserable perte, dont je ne perds l’esperance si je suis assisté. Je vous envoye le double d’une certaine lettre interceptée, escripte , par ; un qui est en la dicte ville, qui doibt avoir charge aux vivres pour les ennemys, par laquelle vous verres comme les habitans sont Iraictez et en quel estat est la ville. Vous la monstrerés à ceux de mon conseil, et puis vous lasupprimerés. Je vous envoye aussy une lettre pour mon cousin le cardinal de Florence, laquelle je vous prie luy envoyer parle s' de Bellievre, si vous n’y pouvés aller, et faire sur icelle les ollices que vous iugerés convenables au merite d'icelluy. Je n’ay encores voulu mander mon advis à la court de Parlement ny au premier president sur leurs belles declamations, parce que il me. D semble que mes œuvres leur doivent meshuy dessiller les yeux et desmentir ceulx qui se preignent à moy de leurs mami, desquels ils ne discourroient si à leur `ayse qu’ils font, si _j’eusse attendu à bien laire qu’ilsle m’eussent conseillé et neusse esté assisté d’autres que d’eulx. Je ne me plains pas tant des lois ou insolens comme je lais deschefs, qui sont plus sages et mieux informez des al1aires,—ou le doibventiestre, que les aultres, d'avoir permis que l’on ayt passe si avant que l’ou a laict ; car telles deliberations tumultuaires sont indignes . de juges ordonnez pour punir les tumultes et seditions, et scanda- 'lisent plus qu’ils n'edilHent ceux qui les voyent, comme je l1]’3SSBLl1`€ quevous n’avés oublié leur remonstrer. Mais quand je sçauray plus particulierement quelle en aura esté la lin, je leur en manderay ce qu’il m’en semble. Cependant il ne sera que bien a propos qu’ils saiclientde vous, mon Cousin, que je ne suis content de ce qui s’es‘t passé, et que si l,£lPPl‘€l]€I1Sl01] du peril ou du mal publicq en a des-