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DE HENRI IV.


. conher et remettre la dicte charge. Veritablement jl ne fut pourveu au payement de vostre estat de l'an<néc passée, mais ce tut parce que je m’atte11dois que vous retourneriés, puisque vous aviés demandé avec autant d’instance et obtenu congé de ce faire ; et avions faict estatide donner ordre, a vostre arrivée, à vostre dedommagement. Or vous serés remis sur l’estat pour la prochaine `année, et desire que vous ' continuiés de vous opposer aux brigueset poursuictes des Anglois qui veulent entamer ma baniere, et de façon que l’autorité et reputation d’icelle soit conservée, leur disant par delà, que la dicte royne d'Àn- _ gleterre traicte maintenant la paix ouvertement avec —le roy’d’Espagne, laquelle doit estre conclue dans ceste année. Celle que l’on pensoit qui se deust laire entre` 1’EmP¢i~em~ et ce Seigneur _a esté rompue, sur l’arrivée en Ongrie d’I Iibraïm Bassa avec son«armée, laquelle n’a tou- tesfois fait aucun exploi1î`d’importance. Ce qui me fait croire qu’à la lin la dicte paix se fera, encores que l’on die que l’Empereur en est dissuadé par le Pape et le roy d’Espagne. Il se dit aussy que le Per- sien et le Moscovite veulent se joindre. Le cardinal d’Austriche est d’amiti-é avec le dict Empereur pour faire mieux la guerre à Sa Haul- tesse-, lequel en ce cas aura à soullrir grandement, son empire estant ja troublé et mal gouverné, comme il est. L’intelligence que le Sigalle avoit en Calabre a esté descouverte, de sorte que son voyage aura esté inutile. Continués à m’advertir de toutes occurrences ; et saichés que le duc de Savoye m’a requis de luy permettre de me venir trouver, pour me donner contentement ; ce que je luy ay accordé. Je dois, bien tost aussy estre remis en liberté de me pouvoir marier, par le ju- — gement de Sa Saincteté : qui sera une grandeconsolation pour ma per-, ' sonne et pour tous mes bons subjects. J e prie Dieu, Mons' de Breves, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript 21 Paris, le xx111j° novembre 1599. . ' . . HENRY. ° 2l :.