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LETTRES MISSIVES
J A,.

i d’un abyme de confusion et de misere, auquel mes pechezjavoient jetté ma personne et mes subjects, pour nous faire jouir îde -la dou- ‘ ceur_ et fécondité d’une tranquillité publique, pour laquelle Vostre ` Saincteté a tant sué et travaillé queyquand je n'aurois aulcune raison que celle-là d’e’n desirer. et aflectionner Yentretenement, je, supplie Vostre Saincteté d’estre asseurée qu’el.le est tres sullisante de mien rendre tres soigneux et diligent. De quoy j’estime avoir donné à Vostre Saincteté età tout le monde quelques preuves dignes de con- sideration en ce qui ~ s’est faict et passé entre le duc de Savoye et moy, depuis le traicté de Vervins, comme Vostre Saincteté sçait mieux que nul aultre, à cause du devoir auquel je me suis mis pourcest ellîect, meu de mon observance plus qîueliliale, etde ma gratitude immortelle envers Vostre Saincteté, car l’une et l’aultre ont eu tant de puissance- sur moy, que de 'm’avoir faict outrepasser les bornes de ma dignité et reputation pour complaire à Vostre’Saincteté etfaciliter un bon_ accord entre le dict duc et, moy, de quoy je nlauray jamais i` regret, si je sçais avoir faict en cela chose agreable à Vostre Saincteté, comme, en verité, je me l’estois persuadé et croyois qulelleen estoit pleinement satisfaicte, jusqu°à la reception de deux lettres que Vostre Saincteté a pris laipeine de- m’escrire sur ce subject,. le `xxvf du mois de janvier et le_111j° du present, que jîayvmeeues par les mains du patriarche de Constantinople, les Xllije et xxj° de ces dicts mois, par lesquelles j’ai recogneu que les advisqui ont esté donnez à Vostre Saincteté des dillicultez survenues en ce ifaict depuis la venue par ' deçà du dict duc ont esmeu et travaillé l’esprit de VostreSaincteté,’ et l’ont comme mis endoubte de la sincerité de ma volonté, tout, ainsy que si moyi ou mes conseillers. avoient esté aucteurs des dictes diflicultez, dont je ne veulx iaultres tesmoings que ladverité, mesme, laquelle j’estime que le dict patriarche luy aura fidellement repre- sentée, comme celuy parles mains et le jugement duquel, represen- _ tant icyla personne de Vostre Saincteté, `itoutes choses- ont passé sans .aulcun deguisement. Tres sainet Pere, je seray tousjours des derniers" à. ennuyer yostre Saincteté de la justification de m_es actions, princi-