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LETTRES MISSIVES


_ l6Ol.—2l1 nm. Imprimé. — (Economies royales, édit. orig. t. I, chap. 77. [A M. DE BOSNY.] Mon Cousin, Vous sçaurés combien il importe à mon service que la fortification de ma ville d?Antibes soit achevée, estant en tel estat maintenant, qu’il est tres facile non seulement de la forcer, mais aussy de la surprendre, comme m’a remonstré ce porteur, que les habitans ont envoyé vers moy. Les deux mil escuz faisant portion des cinq mille que ceulx de Provence avoient levez sur eux, pour payer les cinq cens hommes qu’ils m’avoient offert d’entretenir auprés de moy durant la guerre de Savoye (lesquels nous avons depuis alfectez aux fortifications de la dicte-ville et de Sainct-Tropés) n’0nt esté payez, ayant esté divertys à aultres effects, contre ma volonté, tellement que l’on ne travaille point à la dicte ville ny à l’aultre ; de quoy _j’ay es- cript mon advis à mon nepveu le duc de Guise et à ceulx du dict . pays. Mais je pense qu’il sera difficile de retirer d’eux les dicts de- niers, encore que je leur aye recommandé expressement de les rem- placer, et que je soye bien resolu de ne les leur quitter. C’est pour- i quoy je vous prie d’ouïr les ouvertures que vous fera ce dict porteur au nom des dicts habitans, offrant de faire un bastion à leurs des- ` pens, et de s’evertuer pour achever la dicte fortification, si je les y veux assister, chose queje desire grandement, cognoissant combien . il importe à mon service d’asseurer la dicte place et les aultres du dict pays. ()yés—le donc et le faictes promptement depesclier le plus favo- rablementique faire se` pourra : priant Dieu qu’il vous ayt, mon Cousin, en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau, le xx111_]° jour de may 1601. ` HENRY. ~ s I nz nzurvxrtn. _