Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/527

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502 LETTRES . MISSIVES à me succeder au regime et gouvernement de ceste monarchie fran- çoise, non-seulement il puisse prosperer, comme j'espere que Dieu luy fera la grace de faire, quand il aura receu les caracteres et l’insti— tntion qui doibvent estre donnees au premier fils du Roy Tres Chres- tien, mais aussy estre digne d’heriter des graces et benedictions que _ sa divine bonté m’a departies, et luy en rendre la gloire entiere, telle qu’elle luy est justement deue. Pour à quoyparvenir plus heu- reusement, je desire qu’il soit presente et _levé aux saincts fonts de baptesme par nostre Sainct Pere le Pape, car j’espere que sapieté en ceste action luy cansera et apportera tout bonheur, et favorisera les vœux que je fais pour luy, tout ainsy qu’el.le m’a guidé en la recognoissance entiere de mon salut, qui a esté le fondement de la felicite et consolation dont je jouis de present. An moyen de quoy je vous envoye ce courrier expres pour ce subject, avec la lettre que _j’en escris à Sa Saincteté, que vous verres par le double (Ficelle. Mon intention et le desir de la Bioyne sont que le grand duc de Toscane et la duchesse del\/Iantoue accompagnent Sa Saincteté en ceste action, pour faffection que nous leur portons et pour tenir lien de pere et de mere à ma dicte femme. Par tant, je vous envoye des lettres pour eulx et pour- la duchesse de Mantoue, ainsy que vous verrés par le double d’icelles, qui sont accompagnées d’autres que _j'escris à mes cousins les cardinaulx de Joyeuse et d’Ossat, auxquels vous les delib- vrerés en leur communiquant la presente, prenant advis et assistance d’eulx, en execution du commandement que je vous fais par icelle, nfassenrant qu’ils le vous donneront tres volontiers. Puis, vous irés trouver Sa Saincteté et luy ferés ma reqneste, aux termes que vous adviserés. avec mes dictsconsins, estre les plus convenables, tant pour Yesmonvoir a la nfaccorder, comme je me promets qu’il adviendra, que pour luy representer la. reverence et affection que je luy porte, luy disant, si ma femme enst faict une fille, que je ne luy eusse donné la peine de la tenir sur les fonts, et l’eusse reservée pour mon premier fils, affin que Sa Saincteté en- tende que ceste seule consideration m'a retenu de la reqnerir de me