Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/615

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590 LETTHESMISSIVES . et de sa trouppe ; accomplissant cest oflice ainsy que vous jugerés estre à propos pour affermir la bonne et fraternelle amitié que je de- ` sire conserver avec elleà ' Je n’ay pas oublié aussy la feste et _ceremonie de fordre de la Jar- retiere, que _j’ay celebrée le mesme jour qu’elle fa festoyée en An- gleterre, sans avoir esgard à la propositionl 'd’icelle selon nostre usage, à cause du retranchement des dix jours. Il est vray que je J n'y ay assisté en personne, à cause que _j’estois encore dedans la diette qu’il a fallu que j’aye faicte ces jours passez, pour me delibvrer d’une petite Huxion qui m’estoit’tombée sur le pied gauche ; mais mon cousin le comtéi de Soissons et tous les princes, seigneurs et grands de ma court, suivys de la noblesse, s’y sont trouvez, et la ceremonie - a esté faicte et fhonneur rendu àla dame, tel qu’il convient, ainsy que vous luy dirés, en excusant le deffault que j’ay faict d’y compa- roistre, sur mon mal de pied, qui, me faisant boiter, eust diminué mon credict envers les dames, et donné creance à ceulx qui ont osé dire que c’estoit un ressentiment et commencement de goutte ; adjous- tant,' comme pour faire perdre ceste opinion, que j'ay voulu despuis courre deux cerfs deux jours de suitte, devant que de partir 'de Blois, de quoy je ne me suis trouvé non plus las que _j'eusse faict il y a dix ans _: tellement que je me sens encore assez vigoureux pour luy faire un bon service si l°0ccasion s’en presente. ' U En suite de cela, vous luy dirés qu’il semble que les Espagnols ayent envie d’esprouver encores si _j’ay de la force, comme ils ont faict aultres fois mon courage ; car ils publient partout qu’ils veulent me recommencer la guerre, pour se venger de famitié que je porte à leurs ennemys, desquels ils recognoissent ne pouvoir jamais estre vic— torieux, mon Royaulme estant en paix et prosperité. De faict, j’ay esté adverty de divers endroicts qu’ils redoublent leurs armemens par terre et par mer, et qu’ils ont commencé de respandre de fargent en mon Boyaulme, pour suborner aulcuns de mes subjects et y acquerir des ‘ Ce mot proposition est pris ici dans le en avance de dix jours sun les Anglais, sens davance. Les Francais se trouvaient par Yadoption de la réforme du calendrier.