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DE HENRI IV.


que je m’en retotune maintenant du costé de Paris, pour estre plus proche de la frontiere des Pays-Bas, ou la guerre s’eschaull’e fort ; car A les Hollandois ont mis aux champs une armée de huict mille hommes et de cinq mille à cheval pour secourir la ville d’Ostande, que les Archiducs tiennent assiegée ; et ceuxècy en ont assemblé une aut1 e qui est moins Forte, pour s’y opposer. Je ne suis sans jalousie des autres forces que le roy d’Espagne a dressées et preparées et par terre et par mer, tant en Italie qu’en Espagne et Portugal, lesquelles sont tres grandes ; et prevois que l’Empereu1 sera sy mal assistéQceste année en Hongrie, tellement que si _ce Seigneur faict un eliorlz, comme l°0n. dict qulil s’y prepare, sans doute il relevera la reputation de ses armes. Continues à me faire sçavoir ce que deviendront ceux qui se sont revoltez en son empire contre luy, et Perdre ‘qu’il y' donnera. Quant au Battori, si ce Seigneur ne le _contente pour s’en asseurer du tout, il traictera avec l’Empereur ; car il en est fort recherché. lVlandés~moy aussy quelle aura esté la negociation des amhassa deurs de Perse et de Pologne, et si le premier aura remporté son diamant : et m’en en- voyés un cristal, si vous pouvés le recouvrer ; car je serois tres aise de le voir. Je vous recommande qu’il soit pourveu aux pirateries que font les corsaires d’Alger_ à mes subjects ; qu’il_s delivrent ceux qu’ils de- tiennent à la chaisne, lesquels on m’a dict exceder le nombre de deux ou trois mille. Ce pendant je me fortilieray pour la mer le plus que je pourray, et reitereray le commandement que j’ai ja faict aux hahitans de ma ville de Marseille, de se pourveoir de leurs bons vaisseaux, et — s’armer, allant en Levant et-ailleurs pour leur trallicq, allin de n'estre subjects aux inconveniens. auxquels ils tombent tous les jours par faulte de ce faire. Je prie Dieu, Mons" de Breves, qu’il vous avt en sa saincte et digne garde. Escript à [Orleans], le X° juin 1602. ' HENRY.