Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

' DE HENRI 1v. ' 51 sept heures du soir dimanche, ne m’a laissé que ce matin, par une — grande sueur qui me l'a emportée du tout. Ce’qui me mettoit en ` peine est que depuis vingt ans, lievre ne m’avoit tant duré (sinon que ` à la Motte-Freslon 2 quand j’eus ceste grande pleuresie) et que je me voyois tellement abattu contre mon naturel ordinaire, que vous co- . gnoissés, et avec cela si 'chagrin ; que tout me desplaisoit. Aujour- d’hui jeme suis levé` pour disner, et puisremis au lict pour me re- poser, et espere me lever pour souper, si ceste nuit je me trouve mieux que je n’ay faict la derniere', car elle m’a esté extresniement facheuse. Je m’habilleray demain et sortiray un peu dehors pour prendre l’air et me promener, mais non pour aller loin. Si je n’eusse‘ hier pris de la casse, qui m’a extremement purgé, j’estois pour estre plus long-temps malade, et c’est merveille, veu ce que j’ay vuidé, que je ne Paye esté davantage. Je seray trés aise de vous voir dimanche ; amenés avec vous mess"‘ d’Incarville et Chastillon, mais nuls aultres. Que si quelques- uns veulent venir avec vous, ne vous en chargés ; au contraire dictes- leur que je vous ay defendu d’en amener aucuns, et que vous venés r seulement pour me voir, sans me parler d’aH’aires pour qui que ce soit. lfon me vient parler de force auditeurs des comptes morts ; j’ay faict response que je n’y vonlois nullement entendre, quelques ollres que l’on m’ait laictes. Je vous prie, courons en la suppression. Vous verrés, avant partir, m' le chancelier, et sçaurés de luy s’il a rien à me mander, et luy dires que jetrouve un peu cstrange de ce que contre ce que je` luy iavois escript touchant l’erection du siege presidial de Lectoure, de n’en parler à personne, il en a communiqué a quelques aultres de mon conseil que à vous, et qu’il y fait de la difficulté, aprés mon commandement. Faites que je n’oye plus parler de ceste aH’aire, et que je ne luy en escrive plus, ny à vous. A Dieu, mon amy. Asseu- rés tout le monde de ma guerison.‘Ce jeudy à sept heures du soir quinziesme octobre à Monceaux. i ' V _ ' HENRY. ’ sur cette maladie que Henri IV, rfiétaut que roi de Navarre, eut à la Mothe-Fres- lon, voyez ci-dessus, t. ll, p. A28. ` 7