Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/675

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
650
LETTRES MISSIVES


communiqué de la conspiration du dict de Biron et le licenciement qu’ils ont faict depuis desdeux compagnies françoises qu’il leur avoient envoyées. Toutesfois, ils ne m'en ont encore joie! dire aucune chose par learlamlaassadeurq par ou il. semble que ils craignent dbjenser le roy cl'Hespagne, et pouvons juger quel estat je doibs faire de leur assistance. .l'a_y remarqué que le duc de Toscane en a usé _de mesme, comme s’ils s’estoient.accordez de s’y conduire de. ceste faconi Tou- tesfois, je ne veuœ faire semblant dîy prendre garde, _ car peut estre qu’ils se raviseront. Au `moyen de quoy, conduisés—vous envers eux de " façon .qu’ils ne s’aperçoz’vent que fen suis mal satisfaict ; et comme vous avés commencé à leur parler sohrement des causes premieres. des dictes corruptions, suivés encore ce chemin', principalement quand vous parlerés en public. Aussy ay-je verifié que le dict roy d’Espagne n’a sceu les particularitez de la dicte conspiration ; car le duc de Sa- voye et le comte de Fuentés (plus encore le premier que le dernier) ont souvent employéle nom du dict roy plus avant qu’il ne l’a entendu, pour mieux embarqueret corrompre le dict de Biron, auquel seul ils Q . avoient leur principale adresse, confiance et esperance. Fay verilié aussy qu’il leur promettoit plusieurs choses qu’il n’eust peu leur tenir, pour mieux faire valoir sa marchandise, jusquesà se faire fort de plu- sieurs personnes auxquelles il n’en avoit jamais parlé. J’ay recogneu aussy qu’il avoit un dessein a part, tres contraire auxproppsitions qu’il faisoit et aux esperances qu’il donnoit aux autres, lesquels il_ abusoit ` comme il faisoit ceui ; avec lesquels il traitoit, et s’abusant le premier, ` _ tant son esprit estoit confus et plein de vanité et presomption ; et comme la jalousie que jlavois prise du dict rov dllespagne, Fondée sur l'opinion que j’avois conceuequ’il avoit lomenté ceste practique, m’avoit_ meu d’envoyer le maresclial de Lavardin avec des forces sur la riviere du Bosnei pour disposer du passage d’iceluy, si tost que jlay esté esclaircy du contraire, `j’ay contremandé le dict mareschal, sans attendre quelambassadeur d’Espague m’en fistinouvelle instance. Tellement que les Napolitains, qui s’estoient arrestez, pour la craincte l du dict mareschal, pourront passer et poursuivre leur chemin en