Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/708

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DE HENRI IV.


_ mens de ce Seigneur, adressez au general de la mer, au vice-roy d’Al— » gier et aux gouverneurs et juges de la Morée et autres, comm’e de la lettre que le dict general m’a escripte sur le subject des pirateries qu’exercent les capitaines des corsaires de Sa Haultesse et les Anglois sur mes subjects et les traictes qu'ont en son pays les dicts pirates, au prejudice dela foy publique et de mes dictes capitulations.Aquoyj’au# rois à plaisir qu';il soit obey, de façon que mes dicts subjects et ceux qui trafiquent sous la protection de ma royale banniere jouissent de la liberté et seureté du dict commerce, ayant deliberéde tenir dores- navant pour voleurs et ennemys tous ceux qui commettent les dictes pirateries, et les faire traicter comme tels partout ou ils seront ren- contrez, ainsy que_je vous ay escript par mes precedentes. ~ .l’ay sceu par vos dictes lettres l continuation de la vie et du gou- vernement de ce Seigneur, comme il atraicté les ambassadeurs du . roy de Perse et du roy de Pologne, le peu de soin qu’il a des allaires de son empire, l’estat des revoltes d’Asie, l’opinion et le desir que ce Seigneur face la paix et que je m’y employe. Mais comme vous sçavés que les princes changent volontiers d’advis selon le succés de . leurs affaires, peut-estre que la reprise que le bassa’d’Hongrie a faicte _ le mois passé d’Alberegale, leur fera prendre à present autre conseil ; car il avoit recognu en cest exploit la Force de l'armée imperiale. Il faut considerer aussy s’il est à propos que la Transilvanie demeure par une paix au pouvoir de l’Empereur, car il s’en est emparé indue- ment, ayant contraint Sigismond Battory de luy abandonner le pays . et en prendre quelque espece de recompense. Il Faut voir aussy ce que fera le roy d’Espagne en Barbarie, où il a envoyé une armée ; ' mais comme elle n’est, à beaucoup prés, si puissante comme le gee neral dela 'mer a escript, par delà, zi] n’y a..pas apparence qu’elle y ayt bonne fortune, car le secretaire qui reside en Espagne pour mon ser- ` vice m’a escript qu’elle n’estoi_t composée que de cinq ou six mille hommes en tout, quand elle aiaict voile, mais` que leur esperance estoit- qu’elle seroit assistée des forces du roy de Fez et de quelques autres roys mores, qui sont ennemys des Turcs. Nous sçaurons bien 86.