Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/737

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712 LETTRES 'MTSSIVES voir bien tost auprés de moy le dict duc, et luy tesmoigner en ceste necessité et occasion les effects de la continuation de ma bienveillance. Mais il ne m’a gueres laissé jouir de ceste esperance, car au lieu de_ me venir trouver, ainsy que je luy avois mande par le valet de chambre que, je luy avois envoyé, _et que la_ susdicte response ine.fai~ , soit esperer, il m’a faict dire depuis trois jours par un sien secretaire, ` nommé du Maurier, qui estoit en ma suite, qu’il s’en alloit en la ville ' de Castres, où estfestablie la chambre de parlement du pays_ de Lan- - . guedoc, qui doit rendre- justice a mes subjects du dict pays faisant profession de la religion pretendue reformée, suivant mon edict de _ pacihcation, pour, ainsy qu’il lia escript, se justifier, comme vous verrés par`.le double de_ la lettre adressée au dict du Maurier, q11e j’ay commandé vous estre aussy envoyé, dont je ne suis moins marryi que j’ay subject d'estre olfensé ; et faut croire la delliance que fon _ luy a donnée ou qu’il a prise de ma justice etbonté avoir esté tres grande, puisqu’il a pris un conseil si esloigné de toute raison et de . son devoir. Or je veux esperer encore, qu’il se radvisera, et certes je le desire autant pour son honneur et propre bien que pour mon con- tentement et service. Laidicte chambre de justice n’est pas ordonnée pour cognoistre telles matieres. ll est accusé a*avoai< participé ami traic- tez faits par Je dict de Biron avec les Espagnols contre mon Estat. Cest un crime de leze-majesté au premier chef, duquel la justice et cognoissanceQappartient, privativement à tout_ autre parlement de mon Royaume (estant mesmes question de personnes de sa qualité), à celuy, de Paris, ou il y a une chambre establie, comme ailleurs, pour rendre justice à mes subjects de la dicte religion, de laquelle nul d’iceu x ne s'est encore plaint depuis _sa creation. Mais je n’avois encore pensé ny parlé de mettre le dict duc de Bouillon en justice ; je faisois estat seulement de llouîr, et moy-mesme prendre cognoissance du faict, entendre ses raisons et favoriser sa justification de tout mon pouvoir, devant que de fexposer au jugement de mes ofHciers,.pour l’aB’ection particuliere que je luy porte, dont, si. on luy a donné ou s’il a pris aultre impression, il m’a faict grand tort, et à luy aussy. Car