Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/155

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i DE_ HENRI IV. ULS Je vous ay faict part, par mes precedentes, des advis que m’avoit donnez le marquis de Rosny de la bonne volonté et disposition en la- quelle il avoit trouvé le roy d’Angleterre en mon endroict, et que _i’a- vois toute occasion d’en demeurer content. A son arrivée, il m'en a rapporté des preuves et asseurances telles que je pouvois desirer, le dict roy ayant voulu non-seulement confirmer les traictez d’alliance que la couronne de France a avec celle d’Angleterre et d’Escosse, mais _ aussy les augmenter et estreindre pour la dellensive ou Yollensive, à mon contentement, mais pour cela il ne mesprisera ny rqettera la nego- ciation d'ane paix avec les Hespagnols et les archiclucs, si elle est poursui- vie par eux et y recognoist de la sineerité et de l'utilité pour le public, du bien et repos duquel il se monstre estre tres desireux et jaloux. Tant s’en fault aussy que je laye dissuadé de ce propos, que foy voulu lq conforter, de façon que nous sommes tombez daccord en ce point comme aux autres ; tellement que si les dits Hespagnols et archiducs font de leur costé ce qu'ils . , doibvent, il y a grande esperance que nous jouirons d'une paix universelle en nos jours. Je ne vous en escriray pour le present aucunes particulari- tez, desirant sçavoir auparavant comment y procederont les dicts Hes- pagnols et archiducs et quel sera le but auquel ils aspireront. Quand le dict s' de Rosny est party d’Angleterre, le comte d'Aremberg, en- voyé vers le dict roy par les dicts archiducs, n’avoit encore exposé sa creance que par procureur, à cause de son indisposition feinte ou vraie. ` Aucuns estiment qu’il attendoit l'arrivée de la royne d'Angleterre, la- quelle monstre afectionner le party du dict roy d'Hespàgne et des dicts archi- ducs. De faict, ientends qu’il s’est presente au dict roy depuis la venue de la dicte royne, mais que sa charge consiste toute en complimens et en oliices de congratulation et asseurances d’amitié, la negociation des aflaires principales estant remise à la venue de don Juan de Tassis, am- bassadeur d’Espagne, lequel se retrouve encores en Flandres, prcpa— rant de riches livrées et ameublement pour passer au dict pays plus magnifiquement., Le secretaire Hebert n’est plus à Milan ; il a passé en Hespagne, où il se retrouve à present, et n’a pris le chemin de Rome ny de Naples,