Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/183

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' DE HENRI IV. 17l_ pire, vers les Estats des Pays-Bas, pour les exliorter de s’accorde1 avec l'arcl ;1iduc Albert, et, à faute de ce faire, les menacer du ban et des armes de l’empire. Les autres, au contraire, asseurent que le duc de Bouillon a tant faict envers les princes protestans, qu’ils ont re- solu de secourir fannée prochaine les dicts Estats des Pays-Bas de certaines forces de cheval et de pied, et d'en donner la charge et conduicte au dict duc de Bouillon ; et quelques-uns veulent que je croye que la dicte levée de gens de guerre se fera plus contre moy et mon Royaume, en faveur du dict duc de Bouillon, que pour secou- rir les dicts Estats des Pays-Bas, tant pour fassister en la pretendue justice de sa cause, que pour demander et poursuivre par les dictes _ armes le payement des deniers que je doibs en Allemagne. En quoy ils adjoustent que aulcuns factieux de mon Royaume doibvent pour cest effect leur donner assistance et prester la main. Or, encores que d’un costé je ne puisse croire que les dicts princes voulussent assister le dict duc de Bouillon en une cause si injuste qu’est la sienne, ny entreprendre de venir en mon Royaume avec armes, soubs pretexte [ de demander leurs debtes, et d'aultre part que je redoubte fort peu ces menaces et entreprises, esperant que Dieu me donnera tousjours le moyen de faire repentir ceux qui en seront les auteurs ou fauteurs et executeurs, quels qu'ils puissent estre, toutesfois, faictes—moy ce plaisir de me mander ce queivous en sçaurés. Clest un office que je me promets de vostre affection au bien de ma Couronne, et pareille- ment de finterest que vous aves à tout ce qui me touche, pour l’a— mitié que je vous porte, pour laquelle je sçay que aulcuns s’estran— gent de vous et ne vous voyent de si bon œil qu’ils souloient. Mais jespere que le temps et vostre vertu vous en feront la raison ; et ceux- là recognoistront et discerneront quelque jour la verité d’avec le men- songe, et la difference qu’il y a de famitie du roy de France, leur ancien et loyal amy, à celle de un particulier accusé du crime de leze-majesté, qui refuse de se justifier par la voye de la justice, et qui mesprise la clemence de son souverain. Mais quiconque entreprendra de me demander ce que je luy doibs par la voye des armes, me trouvera — r