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LETTRES MISSIVES
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plus prest de le combattre que de le payer, et de l'aller chercher en sa maison que de l’attendre en la mienne. Au contraire je ne seray content et nlauray repos en mon esprit, que je `n’aye contente en une sorte ou autre ceux de mes dicts creanciers qui s’accommoderont à la necessite de mes affaires, et se conlieront pour ce regard en moy, et s’attendront de recevoir de ma gratitude et bonne foy les effects d’un prince qui a son honneur et sa parole en singuliere recomman- dation. i Mon Cousin, tout ainsy que je vous ay ouvert U10!] cœur en toutes matieres et affaires quand vous aves este aupres de moy, il faut que je continue encore à vous discourir librement, par mes lettres et es- cripts, de semblables occurrences, vous priant de croire que _j’useray de vostre response avec telle discretion, que vous cognoistres com- bien je prise vostre amitie et ce qui vient de vostre part. Le roy d’Espagne envoye en Flandres le connestable de Castille, pour estre chef de la negociation de la paix qu’il pretend faire avec le roy d’Angleterre en favem, dit-on, d’un des archiducs, et particu- lièrement de Tarchiduc Albert, que les Espagnols retireroient volon- tiers, soubs couleur de ceste dignité, des Pays-Bas]; mais quelques- uns ont opinion que la negociation se fera pour la personne mesme du roy d'Espagne, comme s’il desiroit adjouster ce titre à ceux qu’il . possede, pour gagner la precedence sur ceux qui marchent à present devant luy. Mais fadjouste peu de foy à ceste opinion. Or ce qui me contente le plus est que le roy d’Angleterre m’a fait asseurer de nou- , veau par son ambassadeur qu’il ne fera aucun contrat avec l’Espa— gnol, prejudiciable à l’alliance que nous avons ensemble ny aux Estats cles Pays-Bas ; car cela estant, les dicts Espagnols ne feront pas de mal. Je vous en donneray advis à mesure que je sçauray ce qui s’y advan— cera. Tattends aussy vostre response sur ce que je vous ay faict sçavoir par Widemarkre sur le faict de Suede, que _j’ay commande au dict Widemarkre vous rememorer. Je ne veux obmettre encore à vous ‘ Voyez ci~dessus la leutqillîâl septembre à M. de Beaumont. •..~-'.`:21 > ~ s~ ~. -] _