Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/365

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DE HENRI IV. 353 s'y menoit une entreprise avec un bon nombre des habitans, qui se ` debvoit executer le jour de caresme prenant, et en mesme temps il me fut aussy escript qu’il s’estoit debandé de l’armée de Iarchiduc environ_mille Italiens, que l’on ne sçavoit ce qu’ils estoient devenus. Sur cela, je depeschay en diligence au s' d’Arquien‘, qui me manda qulil n’y avoit de cela aucunes apparences, et qu’il veilloit si soigneu- sement en sa charge, que je n'en devois apprehender aucun incon- venient ; dont j’ay pensé vous dire ce mot, aflin que, si ce bruit alloit J jusqu°à vous, que vous n’en soyés aucunement en peine. i J’ay bien voulu aussy vous advertir comme _j’ay cy-devant permis à ceux de la religion pretendue reformée de faire une assemblée au mois de may prochain en la ville de Chastelleraut, pour faire la nominationde deux nouveaux deputez, pour demeurer icy à ceste suite, parce que ceux qui y sont à present ont achevé le temps de leur service ; mais parce que jeusuis adverty qu’ils font par les provinces des assemblées particulieres, soubs pretexte de deputer pour la dicte _ I assemblée generale, il sera bien à propos que vous vous faciés in- A former es provinces de vostre gouvernement, si aux dictes assemblées _ particulieres il se fait des propositions pour faire traicter en la dicte — assemblée generale autres choses que la nomination des nouveaux deputez, et aussy quels sont les deputez de la dicte province qui se trouvent en la dicte assemblée generale ; et neantmoins faire ceste enqueste le plus doucement et secretement que vous pourrés. Je crois, au reste, que nous linirons demain les festes de carnaval, et, cela faict, je me delibere d’aller passer le reste de ce caresme à Fon- ` tainebleau, ou le sejour sera lors plus plaisant et agreable qu’il ne seroit icy. C’est ce que j’ay à vous dire pour ceste foy : priant Dieu, mon Cousin, vous avoir en sa saincte garde. Faict à Paris, ce xxvf fe- vrier 1605. p HENRY. I roncsr. . ’ M. d'Arquîen était, comme nous l'avons dit, le frère de M. de Montigny. . LETTRES DE HENRI lV iVI '