informer et ceulx de vostre conseil de la verité de ceste procedure. et _
des causes et raisons motifvées du dict jugement, aflin que vous sceus-
siés comment nous entendons nous comporter en toutes choses qui im-
h portent à fentretenemcnt et manutention de nostre ancienne amitié
et bonne voisinance, laquelle nous desirons accroistre et estreindre
par toutes sortes de bons effects dignes d’icelle. Tellement que si vostre
dict ambassadeur .nous eust faict entendre que vous eussiés desiré que
nous eussions faict grace aux dicts marchands, nous l'eussions dés lors _
' accordée. Mais il a tousjours declaré et insisté qu’il ne demandoit que
justice, comme si l'arrest donne par les gens de nostre dict conseil,
suivant nos dictes loix et reglemens, estoit eslongné d’icelle. De sorte
A que les choses sont demeurées pour ceste cause en suspens jusques à
present, non que nostre but et intention soit d’assubjectir vos dicts
subjects à des rigueurs et severitez en leur trallicq, qui soyent impos-
sibles, ou encore que l’arrest donné en pareil cas, du temps de la def-
functe royne d’Angleterre, nostre tres chere et tres améesœur et cou-
sine, de glorieuse memoire, ayt esté faict avec grande cognoissance de
` cause et meure deliberation, mesmes. aprés avoir ouy plusieurs fois
en nostre conseil fambassadeur de la dicte dame, qui residoit lors i
auprés de nous, et aucuns marchands anglois expres appellez pour cest
effect. Neantmoins, s’il est jugé trop rigoureux et tel qu’il ne puisse
estre executé et observé sans destruire le trafhcq des dicts draps entre
nos subjects, nous aurons tousjours à plaisir d’entendre les raisons
qu’ils en feront deduictes, et d’y apporter de nostre part le tempera-
ment qui sera jugé equitable ; comme nous avons donné charge à
nostre dict ambassadeur vous faire entendre plus particulierement. Sur
lequel nous remettant, nous prions Dieu, Tres hault, tres excellent,
et tres puissant prince, nostre tres cher et tres améibon frere, cousin
et ancien allié, qu’il vous ayt en sa saincte garde. I
Vostre bon frere et cousin,
HENRY. i
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LETTRES MISSIVES