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LETTRES MISSIVES


agreable qu’il feust faict, par moy ou par autres, en mon Royaulme, un couvent de Carmelitaines ou de Capuchines, auquel feussent re- ceues plusieurs dames angloises qui desiroient passer en mon Royaulme et se mettre en religion pour servir Dieu, prier pour moy et la prospe- . rité de mon Estat, et contenter leurs consciences. J e luy ay respondu que vous m’aviés faict service tres agreable d’a- voir recommandé et favorisé les dicts catliolicques, aux occasions qui s’estoient presentées, que je vous commanderois de continuer, et le ‘ ferois d'autant plus volontiers à present, qu’il m’avoit declare et pro- teste, pour luy et ceulx de son ordre, qulils vouloient se contenter dedans les debvoirs let respects que tous subjects sont obligez de rendre à leur prince et souverain seigneur, avecq lequel je voulois aussy entretenir toute amitié, correspondance et voisinance, l’asseu— rant, moyennant qu’ils persistent fidellement en ce debvoir, qu’ils re - cevront de moy toute assistance raisonnable et legitime ; que je vous commanderois de les ouïr et me faire entendre ce qu’a fadvenir ils vouldroient que je sceusse pour leur donner les conseils que je juge- rois leur estre plus salutaires ; que Cecil, servant son prince et sa pa- trie, comme il m’avoit dictqdebvoit plustost estre loué que blasmé'; que le vray moyen de le moderer estoit que les dicts catliolicques se gou- vernassent avecq tant de patience et d’obei’ssauce aux loix du Royaulme, que leur Roy et ses conseillers n’y eussent occasion quelconque de prendre ombrage et defliance ; que ce n’estoit ce que les Espagnols leur avoient conseillé cy-devant, de quoy aussy ils s’estoient mal trouvez ; que ils multiplieroient plus en usant de la patience chrestienne qu’ils ne feront s’ils s’en departent, car Dieu les assisteroit, n’ayant jamais abandonné les siens ; que je ferois parler au dict Cecil pour le moderer autant qu’il sera possible, en quoy il estoit necessaire que je feusse fort circonspect et considere, pour ne donner occasion au dict Roy et à`ses conseillers de prendre soubçon de moy, les Anglois n’estant de ‘ leur naturel que trop jaloux et delfians de leurs voisins, et mesmes des F rançois ; que je n’avois favorisé cy-devant les presbtres seculiers, que pour parvenir a une reunion generale des catliolicques, laquelle