Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/647

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DE HENRI IV. 63] du dict mois. Ce m’a esté plaisir d’avoir sceu la demonstration que le roy de la Grande Bretagne, mon bon frere, a faict de recevoir avec contentement la ratification du reglement de commerce dressé par nos deputez pour le commun bien de nos subjects, avec la promesse qu’il vous a faicte de le faire observer sincerement et ficlelement ; a • quoy vous prendrés garde qu’il soit satisfaict par ses conseillers et _ ofHciers, m’advertissant du devoir qu’ils en feront. Mais comme son ambassadeur demande à present que le dict reglement soit envoyé aux cours de parlement de mon Royaume, et specialement à celles de Pa- ris, Rouen et Bourdeaux, pour y estre registré et publié (à quoy il sera satisfaict}, retirés aussy pareille expedition d’eux, si vous cognois- sés qu’elle soit necessaire : et quand il aura esté procedé à felection et establissement des conservateurs du dict commerce (ce qui ne se fera sans vostre advis), vous sgaurés ce qui en aura esté arresté. Quant a la difficulté proposée par le dict roy et ses conseillers, su1 facceptation de la semonce que vous luy avés faicte de ma part tou- chant le baptesme de ma fille aisnée, puisqu’elle ne procede de faulte d’affection en mon endroict, mais qu’elle est seulement fondée sur les raisons qui vous ont esté representées, je veux les recevoir en bonne part, preferant le contentement du dict roy au mien, et ses raisons a celles qui m’avoient meu à desirer de luy cest office. Car comme je l’avois affectionne pour l’honorer et luy tesmoigner de plus en plus l'estime que je fais de sa personne et de son amitié, je m’en desiste volontiers, puisqu’il estime n’y pouvoir consentir avec ` la conservation, de sa dignité et qu’il vous a. asseuré et faict de— clarer par le comte de Salisbury, qu’il est tres marry de quoy ceste rencontre fempescbe de seconder ma bonne intention. Car je ne puis changer l’ordre des dicts baptesmes en faisant march er ma fille devant mon fils, ny revoquer la parole que _j’ay donnee au Pape, comme j’avois faict à son predecesseur, auquel je m’en suis obligé dés la nais- sance de mon dict fils. Mais tant s'en fault que je veuille me douloir de la susdicte difficulté, et l’improuver, que je veux que vous remerciés en mon nom mon dict frere de la franchise et liberté dont il a procedé,