Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/679

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DE HENRI IV. i 663 . _j’avois aussy accordé la mesme permission, comme je vous escrivois par luy-mesme en le vous adressant, ainsy que jleusse faict le dict Yverné, s’il n'eust esté contrainct de s’advanccr devant que recevoir mes commandemens, pour les raisons qu’il vous a dictes. Au moyen ' de quoy, mon Cousin, je vous prie de faire mettre en liberté le dict Yverné, et luy commander qu’il me vienne trouver, sans luy donner autre garde et escorte que sa foy, mais faire cela si dextrement et avec telle couleur, qu’il ne perde, s’il est possible, la creance et con- fiance que j’ay desire qu’il acquist en ce voyage, avec celuy qu’il a veu ; et si le dict la Rochette va par delà avec mes lettres, l’assister aussy en ce qu’il aura besoin pour mesme effect. Au demeurant, je vous prie ne vous mettre en peine de veriffier l’imposture et malice du personnage qui a voulu parler de ce qui s’est passé du temps de feu mon cousin le duc de Montmorency, vostre frere, car je suis trop bien informé de la verité de toutes choses, et ne recognois pas moins _ la malignité et les ruses de telles sortes de gens, Je suis bien ayse que l’exempt de mes gardes ayt esté, par vostre ., auctorité, receu dans le chasteau de Lombez, suivant mon comman- dement ; et d’autant que je vous ay escript mon intention sur le dif? _ ferend meu par le vice—legat d’Avignon, par mes dernieres (que je vous ay envoyées par la poste), je me contenteray de vous repeter que ` je seray tres ayse, pour le respect et l’afTection que je porte au Pape, que les choses se composent et accommodent par douceur le plus tost que faire se pourra, sans prejudice toutesfois de mes droicts, des- quels je mlattends estre esclaircy plus particulierement par les pieces et tiltres que je vous ay prié, par ma susdicte depesche, de recou- vrer et m’envoyer, affin de les opposer à celles que le dict vice-legat a envoyées par deçà, par lesquelles il demonstre et veriffie que la rupture du pont de la dicte ville estant advenue autresfois, l’imposi- tion mise pour le passage de la riviere avoit esté assignée du commun advis et consentement des ofüciers de Sa Saincteté et des miens ; ce qui auroit encores esté practiqué et renouvelle a la rupture premiere, _ advenue du temps que le cardinal Conty estoit vice-legat. `