Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/89

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U DE HENRI IV. 77 _ de l'emotion et conspiration faite par Mamoucte Bassa et d'aucuns Spais contre ce Seigneur, son premier visir et ses principaux qmciers et serviteurs ; louant Dieu que le succés en ayt esté tel comme vous avés escript par vostre derniere, et mesmes pourle regard de Mouphty et de son frere, pour les raisons portées par vostre dicte lettre ; et fauray à plaisir de scavoirpar vos premieres, comme je my attends, que toute ceste rumeur soit entierement ap- paisée et les auteurs chastiez au contentement de sa Haultesse, et ne doubte _ point, cela estant ainsy advenu, que vous ne vous en soyés resjouy de ma part, tant avec ce Seigneur qu'avec son dict premier Basclza et autres que vous jugerés à propos. Mais si, à la reception de la presente, vous n’en avés en- core faict l’¢wïce, faictes-le si tost que vous l 'aurés receue, et luyfaictes entendre que je vous l'ay commandé, comme celuy qui desire que ce prince conserve en son empire son autorité et puissance, comme ont faict ses predecesseurs, de glorieuse memoire. Mais, puisqu’on ne doibt faire aucun fondement certain sur leur assistance et promesses, ainsy que vous m’avés escript par vos lettres, abstenés-vous de solliciter et poursuivre d’armer par mer, ny de leur faire paroistre que _j’aye besoin de leur assistance, ny que je attende au- cunement, affn que cela ne m’oblige de m'engager avec euœ; car je reco- gnois bien qu’il n’y a point d’acquest ny d'honneur. Ne m'obligés aussy à la negociation de la paix avec l'Empereur ; carje sçais asseurement que le dict Empereur ny veut aucunement entendre, tant pour les advantages qu'il a gagnez et espere que Dieu luy continuera encore cy-aprés contre ce Seigneur, que parce que le roy d'Espagne l’en dissuade, agïn de faciliter l'entreprise . qu'il a toujours eue sur Alger, à laquelle il convie les roys de Conion et ses semblables. Au moyen de quoy deschargés-vous doucement de ceste pratique, ainsy que je vous ay escript par mes dernieres, et continues à m'advertir de toutes occurences. _ _Vous sçaurés qu'estant decedée la royne d'Angleterre, ~le uz° de ce mois, le roy d'Escosse a esté proclamé et declaré son legitime successeur et roy du dict royaume et de celuy d’Irlande, du commun consentement de tous les Anglois, sans aucune opposition jusqu'à ceste heure, et estoit attendu à Londres avec beaucoup de devotion pourlestre couronné roy, de quoy j’ay esté tres aise ; carfay tougours eu avec le dict roy une particuliere et