Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/61

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DE HENRI IV. Q7 ` et de faire chose qui en puisse divertir l’elTect, si necessaire à Tune et l'autre partie ; mais d’en tirer aultre parole, que c’est chose que je ne pouvois requerir de la dicte Republique, laquelle estime son auc- torité souveraine estre appuyée sur ce poinct ; de sorte que c’est à celuy—cy que j’ay opinion qu’il faudra principalement travailler, sur lequel toutesfois il semble que Sa Saincteté ne se doibt arrester davan- tage ; Mais vous devés aussy retirer de la dicte Republique avec art et dexterité toutes les asseurances que vous jugerés vous pouvoir estre accordées par ces Seigneurs pour 'ce regard ; car, quant aux prison- niers, je voy qu'il sera assez facile de s’accorder sur cest 'article, puisque les dicts Venitiens ont ja trouvé bon que feu peusse avoir la libre disposition. Mais la question est aussy sur Yambassade qui se doibt fairevers Sa Saincteté, si elle se doibt faire 'avantou aprés la revocation des censures ; car il importe à la Republique dlestre receue de Sa Saincteté selon la dignité d’icelle. Neantmoin s quand la dicte ` Republique —se laisseroit aller, ce que _je=crois qu’elle fera diflicilement, ' à se presenter devant la- dicte revocation, je mettray peine d`°avoir parole de Sa Saincteté qu’Elle l’acoordera devant, aflîn que la dicte Republique n’encoure l’ incertitude de la ferme de la reception. Les Venitiens aussy de leur costé ne doibvent s’arrester comme ils ' font sur le restabli~ssement des religieux ; car quelle apparence y a-t=il que ceux qui ont suivy et obey à Sa ‘Saincteté' soyent seuls prives du fruict de cest accord, et*qu’ils n'ayent_pai t et- ressentiment de ce bien general? ll est Nray qu’Elle ne sçauroit ny doibt` `honn estement `les aban- donner ; aussy a—t-Elle raison de faire continuelle instance, et eux ne doibvent continuer les oppositions qu’il, s y ont faictes jusques à pre- sent. Vous sçavés qu’à un trraicté de paix Poreliinaicrement on y ’veult comprendre ceux qui ont suivy un party ou l’aultre, et seroitireprocbe que ceucelà seuls receussent du clesavantage de ce ‘dil}`e1 end ; estant tres à propos que t» utes choses par iceluy soyent remises et’resta’blies en l’estat qu’ i l #n’y ayt aulcun reste qui donneoecasion diem renou— veller la memoire pour l’ali’ermissement de .l’accord'e.t le contente- ment des uns et des aultres. Cest pourquoy vous devés donner sur -