Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/749

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que vous en retiriés la consolation et les advantages que vous en esperés. Veritablement les actions des Roys sont subj ectes à detraction comme les aultres, et quelques fois plus que celles des moindres, d’autant qu’elles importent et attoucbent à plus de gens, et servent souvent de regle comme d’exemple à leurs subjects : c’est pourquoy elles ne peuvent estre trop justes ny trop eclaircies et justifiées entre ` les hommes. Neantmoins comme l’envie et la calomnie ont, en ce siècle d epravé, plus de vogue souvent et d’autl1eniicité que la verité mesme, il est perîlleux de soubsmettre au jugement public ce dont l’on n’est responsable qu’à Dieu seul et à sa conscience ; et une trop curieuse justification aussy engendre souvent des effects contraires à i nostre expectation. Mais cehiy qui en tel cas s’est contenté soy mesme a obtenu la meilleure partie de son desir. Je veux croire qu’il vous en est ainsy advenu, de façon que je ne vous en diray davantage ; ` mais vous prieray tousjours d’attendre de la continuation de mon amitié fraternelle tous vrays et sinceres elfects. A tant je prie Dieu, tres hault, tres excellent et tres puissant prince, nostre tres cher et tres amé bon frere, cousin et ancien allié, qu’il vous ayt en sa saincte _ garde. Escript a F citainebleau, le XXVI]’: juin 1609.

HENRY.

1609. — 28 JUIN.

Orig. — B. I. Fonds Béthune, Ms. 9095, fol. 26.

Cop. — B. I. Suppl. fr. Ms. 1009-2.

A MON COUSIN LE DUC DE MONTMORENCY,

mm mr conunsmnrr DE FRANCE.

Mon Cousin, Ayant resolu d’employer pour mon service, dans le dernier jour de juillet prochain, vostrc compagnie de gensdarmes, horsmis les Albanois et ce qui a accoustumé servir en Languedoc, i j’ay faict faire la publication que je vous envoye, à ce que tous et chascuns, les chefz et hommes d’armes d’icelle, se trouvent dans le dict jour à Arcy-sur-Aube, en bon esquipage d’armes et chevaulx,