` de ceux qui la luy pourroient donner ou il estoit), et si j'entendois
l’empescl1er d'aller voir le prince d’Orange, son beau-frere, à Breda.
A quoy le dict exempt ne respondit aultre chose, sinon qu’il pren-
droit bon conseil de me contenter. Dont il fit peu de compte. Quoy
voyant, le dict exempt exhorta les dicts magistrats de ne permettre
qu’il sortist de la dicte ville sans le commandement des dicts Archi-
ducs, vers lesquels il leur dit que j’avois envoyé le dict s' de Praslin,
estant si asseuré de leur bonne amitié, qu'il esperoit qu’ils accorde-
roient que le dict s' de Praslin peust ramener en mon Royaume le
dict prince et sa suictei Quoy entendu du dict prince, il depescha à
la mesme heure Rochefort aux dicts Archiducs, qui estoient encore
à Marimont, qui fut accompagné du major de la ville ; et-le dict exempt
prit conseilaussy de faire le mesme voyage, pour representer aux
dicts Archiducs sa commission et mes intentions. -
A l’l1eure que je fais escrire la presente, je n'ay point d’advis en-
core dela response et resolution des dicts Archiducs ; mais je veux
. esperer qu’elle sera conforme à la raison, au devoir de bonne voisi-
nance, et, par tant, selon mon desir. Du moins voudrois—je en user
ainsy à leur en_droict en cas semblable, estant certain que si j’en suis
esconduict j’auray juste subject, non seulement de me douloir des
dicts Archiducs, mais de croire que le dict prince aura dressé ceste
partie et retraicte, de leur sceu et sur leur parole, et peut—estre que
Pambassadeur d’Espagne qui est icy y trempera. ' I
\ Bien sçaurésvous qu’ayant eu advis qu’au.lcuns miens subjects en
Poictou faisoient des menées pour troubler mon royaume au moyen
de trop d’aise, j’y aurois donné tel ordre, que les auteurs auroient esté ‘
saisis incontinent, peu de jours devant le partement du dict prince ; et
` ne suis sans subject de soupçonner qu’il pourroit estre que telles gens
s’estoient promis quelque support de luy. Et comme il a veu ceste
mesche eventée, il a advance ceste sienne retraicte exprès, apprehen-
dant la descouverte de son intelligence °. De quoy toutesfois nous ne
3 Sully, dans les Économie.; royales, daction de cette lettre aux secrétaires d'é-
parle de Yextrême clilliculté qu'oH’rit la ré- tat,~chacun cherchant à s’en dispenser, et
Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/827
Cette page n’a pas encore été corrigée
810
LETTRES MISSIVES