d’entrer en la dicte union, puisqu’il vous a dict qu’il n’est pas d’advis
que nous y prenions place, encores que _j’aye jugéla raison de son
conseil sur cela peu considerable. Mais je suis de vostre opinion, que
c’est la consideration que vous m’avés escripte qui l’induit à prendre
cest advis. Cependant, puisque le roy mon dict frere approuve que nos
ambassadeurs s’assemblent à Dusseldorp, _—je conimanderay au dict
s' de Boissise de s’y rendre, allin de-conduire les allaires auprés des
deux princes qui y seront, d’un commun advis, suivant nostre deli-
beration. Toutesfois j’estime estre necessaire de pourveoir devant
tellement au renfort des dicts princes, qu’ils ne soyent subjects à
quelque escorne au dict Dusseldorp ; car la place est tres mauvaise, et
nostre reputation en pastiroit à cause de la presence de nos ambas-
sadeurs ; à quoy il faut avoir grand esgard.
Au reste, _i’ay sceu la plainte que le comte de Salisbury vous a
faicte des livres qui ont esté faicts et publiez icy contre celuy, du roy
son maistre, et mesmes de celuy qui a comparu avec ma permission ;
vous ayant neantmoins faict paroistre estre plus mal content de la qua-
lité des auteurs que de la substance d’iceux. Sur quoy vous luy dirés
que, comme il y a peu de personnes en la Chrestientéi egales en
qualité au dict roy, qui soyent versées en tellesmatieres et capables
d'en faire des livres comme luy, il-a fallu y employer des docteurs en
theologie pour dignement s’en acquitter ; ce que _i'ay voulu estre faict
avec toute reverence et moderation pour son respect, ai qu’ainsy qu’il
affectionne la dellense de la religion de laquelle il’i’ait profession, il
doibt croire aussy que nos consciences nous obligent de dellendre la
foy en la croyance de la nostre, que vous luy ferés recognois1re estre
tout autrement fondée et exercée qu’il ne la represente par son dict
livre ; à quoy je me suis trouvé plus obligé que les autres, puisque _j’ay
receu son livre ; mais que tant s’en fault que j'aye permis la dicte _
' publication pour faire chose qui peust luy estre desagreable, et que
fay eu tout autre intention ; que davantage il n`-ignore pas que celuy
qui entreprend de composer et publier des livres, principalement en
matiere de religion, est subject à estre contredict par personnes de
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LETTRES MISSIVES