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LETTRES MISSIVES
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Et aprés cela le nonce me vient dire de sa part, en me presen- tant le bref auquel je Tais response, que je ne veuille favoriser et soubstenir la cause des princes protestans de la Germanie, allin de ne les fortifier à la destruction de la religion catholicque. Ce sont mes amys, et anciens alliez de ce Royaume, à l’assistance desquels C (encores que je ne fusse attreinct par amitié et alliance pour la def- fense d’une si juste cause que est celle qu’ils soubstiennent pour la succession de Cleves et Julliers) la façon de laquelle les Espagnolz et la maison, d’Austricl1e se coïnportent envers moy m’obligeroit à con- tribuer à leur protection, et manutention de leurs droicts, que l’on veut violer et renverser, contre toute raison et justice ; et Yambition dereglée des dicts Espagnolz, qui se persuadent avoir droict ou il y a apparence d’util.ité, les force, avec leurs conlederez, à l’uniou, ` qu’ils ont contractée ensemble, non à aultre En que pour dellendre leurs libertez et ayder a la conservation de l'equité'de la cause de leurs amys. A quoy je suis tenu, par plusieurs considerations, d’ap— porter pour leur secours ce qui depend de moy, tant pour llalïection que je leur porte de tout tempsyllestat que mes predecesseurs ont Faict de leiir amitié, les plaisirs qu’eulx et moy avons receus en nos necessitez passées, que pour couper le lil, de bonne heure, au pro- grés de la convoitise espagnole, et garantir le public de son injuste domination. Mais parmy tout cela j’ay eu tel soing jusques à present de Yasseurance de la dicte religion catholique, que les Espagnols mettent partout si facilement en compromis pour complaire à leur_ desir insatiable, que non seulement pres des Estats des provinces unies j’en clieris et favorise tous les jours la conservation, mais, comme je vous ay escript, ay desjà faict comprendre par traicté en la ‘ ville de Hale en Suabe, qu’en Cleves et Julliers elle ne recevroit aucun detriment. Je veilleray de mesme, si les atiaires sleschaulleiit et que nos amys viennent à avoir le dessus, comme j'espere de leu1 s forces et courage, et dementiray par effects ceux quipublient que je fomente les dictsprinces protestans exprés pour cooperer à la ruine de la dicte religion, aflin d’advancer plus commodement leurs des-