Page:Henri Poincaré - Électricité et optique, 1901.djvu/623

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ce qui veut dire que les charges électriques ne sont pas entraînées " avec la matière comme l'exige le principe de la conservation de l'électricité, mais qu'elle est entraînée avec une vitesse plus petite égale à la théorie de Helmholtz conduisant sous ce rapport au même résultat que celle de Reif, l'une et l'autre me paraissent devoir être rejetées. THÉORIE DE LORENTZ 449. — M. Lorentz a imaginé une théorie électrodynamique des corps en mouvement fondée sur des principes entièrement différents et a certains égards plus satisfaisante. Nous l'avons exposée plus haut (p. 422 a 573). Cette théorie rend compte, comme nous l'avons vu, du principe de la conservation de l'électricité, puisque l'hypothèse fondamen- tale n'est autre chose, après tout, qu'une traduction de ce prin- cipe lui-même. Elle rend compte également de l'entraînement partiel des ondes. Malheureusement il restè une difficulté grave: il n'y a plus éga- lité entre l'action et la réaction. C'est ce que nous avons démontré pages 448 a 454- Pour s'en rendre compte, sans entrer dans le détail des calculs, il nous suffirait d'ailleurs d'un exemple simple. Considé- rons un petit conducteur A chargé positivement et entouré d'éther. Supposons que l'éther soit parcouru par une onde électromagné- tique et qu'à un certain moment cette onde atteigne A, la force électrique due à la perturbation agira, sur la charge de A et pro- duira une force pondéromotrice agissant sur le corps A. Cette force pondéromotrice ne sera contrebalancée au point de vue du. principe de l'action et de la réaction par aucune force agissant sur la matière pondérable. Car tous les autres corps pondérables peuvent être supposés très éloignés et en dehors de la région de l'éther qui est troublée. On s'en tirerait en disant qu'il y_ a réaction du corps A sur