Page:Henri Poincaré - Dernières pensées, 1920.djvu/37

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existé autrefois entre les causes qui leur ont donné naissance, quelque grandes que ces différences aient été.

Mais c’est justement parce que tout tend vers la mort, que la vie est une exception qu’il est nécessaire d’expliquer.

Que des cailloux roulants soient abandonnés au hasard sur une montagne, ils finiront tous par tomber dans la vallée ; si nous en retrouvons un tout en bas, ce sera un effet banal et qui ne nous renseignera pas sur l’histoire antérieure du caillou ; nous ne pourrons pas savoir en quel point de la montagne il a été d’abord placé. Mais si, par hasard, nous rencontrons une pierre dans le voisinage du sommet, nous pourrons affirmer qu’elle y a toujours été, puisque dès qu’elle se fût trouvée sur la pente, elle eût roulé jusqu’au fond ; et nous le ferons avec d’autant plus de certitude que le cas est plus exceptionnel et qu’il avait plus de chances de ne pas se produire.

V

Je n’ai soulevé cette question qu’incidemment ; elle mériterait qu’on y réfléchît ; mais je ne veux pas me laisser entraîner trop loin de mon sujet. Est-il possible que les contradictions des géologues