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THÉORIE MATHÉMATIQUE
DE LA LUMIÈRE

INTRODUCTION

De toutes les théories physiques, la moins imparfaite est celle de la lumière, telle qu’elle est sortie des travaux de Fresnel et de ses successeurs. Elle est fondée, comme on le sait, sur l’hypothèse des ondulations de l’éther. Cette théorie explique presque tous les faits actuellement connus en optique, et s’il en est quelques-uns qui échappent à une explication immédiate, il suffit de quelques modifications de détail dans les hypothèses de Fresnel pour en rendre compte.

Aux sceptiques qui pensent qu’un jour la théorie des ondulations subira le même sort que la théorie de l’émission, on peut répondre que lorsque Biot, en 1813, essayait d’expliquer les phénomènes connus alors en optique au moyen de la théorie de l’émission, ce n’était qu’au prix d’efforts trop ingénieux pour satisfaire pleinement l’esprit. Dans la théorie de l’émission, il y avait autant d’hypothèses que de faits à expliquer ; dans celle des ondulations, il y a, il est vrai, un certain nombre d’hypothèses, mais beaucoup moins que de faits expliqués.

Il est donc probable que, quel que soit le sort réservé à la théorie de Fresnel, la plupart des résultats subsisteront toujours, et que son étude restera toujours utile.