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un enregistrement sacré, sur lequel ou ne pouvait plus revenir. « Tout ce qui tient à assurer le bon ordre, dit le pape, mérite d’être appuyé de l’autorité apostolique, de peur que des affaires qui sont seulement pacifiées à l’amiable, ou réglées par une sentence, ne deviennent un nouveau sujet de contestation. » L’abbaye de Pontigny avait dès-lors un religieux qui faisait les fonctions d’avocat, et qu’on appelait l’avocat du monastère ou de l’église de Pontigny. Par ce moyen, on était toujours prêt à répondre aux attaques de la chicane. Le frère Étienne faisait cette fonction en 1275, et le frère Thibault en 1307.

Les grands progrès que faisait l’abbaye de Pontigny et les maisons de sa filiation, excitèrent la jalousie de quelques évêques et autres supérieurs ecclésiastiques, qui, sans avoir égard à leur règle, approuvée par le Saint-Siège, voulurent se les assujettir entièrement et profiter de ce qui leur venait de la dévotion des peuples. Les prélats voulaient encore obliger ces religieux à venir à leurs synodes, et à se soumettre à leurs ordonnances. Ils menaçaient d’aller tenir chez eux des chapitres pour les corriger ; ils exigeaient serment de fidélité de leurs abbés ; ils prétendaient avoir la dîme des fruits de leurs biens ; ils mettaient une taxe sur les ordinations et sur les autres services qu’ils leur rendaient, ou bien, pour des causes légères, ils prononçaient des excommunications contre eux ou contre leurs serviteurs. Ceux-ci portèrent leurs plaintes au pape, pour le prier de faire cesser ces vexations.

C’est pourquoi, le 9 mai 1225, le pape Ho-