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histoire

compare à saint Edme pour la pureté des mœurs. Il joignait à une connaissance profonde de la littérature sacrée et profane, cette piété exemplaire qui sied si bien à celui qui est appelé à commander aux autres.

Au mois de septembre 1519, il prêta serment de fidélité et d’obéissance à l’évêque d’Auxerre, Pierre de Grez, avec la réserve ordinaire, sauf les privilèges de notre ordre. L’année suivante, il fut appelé à l’ouverture de la châsse de saint Amatre, qui eut lieu dans la cathédrale avec une grande pompe.

Comme l’abbé Jacques passait pour un des plus profonds théologiens de l’ordre, il était souvent consulté sur les questions difficiles qui se présentaient, soit dans les écoles, soit dans les chapitres de l’ordre. En 1318, on lui demanda ce qu’il pensait de certains articles de foi pour lesquels plusieurs frères mineurs avaient été condamnés à Marseille, il répondit : « Moi, frère Jacques, abbé de Pontigny, et professeur de théologie, je soutiens que les articles dont il est question sont faux, sans probabilités, superstitieux, en contradiction avec la vie de Jésus-Christ et la vérité de l’Évangile ; de plus, ils sont contraires à l’unité et à la plénitude du Souverain Pontif, duquel tous les réglemens ecclésiastiques tirent leur force, et par conséquent je juge les articles de foi hérétiques. »

L’abbaye ne posséda pas long-temps cet homme vénérable ; il mourut le jour de saint Luc, 1521. Il est inhumé dans le sanctuaire, entre le bienheureux Guillaume de Ludan et l’abbé Martel, à droite, en allant à l’autel. Les auteurs de la Gaule chrétienne le nomment Jacques de Terme, et le font abbé de Châ-