Page:Henry - Histoire de l'abbaye de Pontigny.pdf/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
de l’abbaye de pontigny.

teaux. Cette diversité d’opinions sur les abbés de cette époque, atteste que l’abbaye, plongée dans l’affliction à cause des malheurs qui pesaient sur la France et sur elle-même, a oublié jusqu’aux noms et aux vertus des hommes qui l’ont gouvernée.


NICOLAS.

T. i, p. 28.Nicolas fut élu étant célérier. L’humilité et la mortification brillèrent, avec éclat, dans le nouvel abbé. Viole, ms.Outre les prières publiques qu’il adressait à Dieu avec sa communauté, pour détourner le bras de la vengeance divine appesanti sur la France, il mortifiait son corps par des austérités continuelles, attribuant à ses péchés, et à ceux du peuple au milieu duquel il vivait, les calamités qui pesaient sur eux. C’était un spectacle édifiant de voir, au milieu de l’affliction générale, un saint abbé, avec tous ses religieux, prosternés aux pieds des autels pour fléchir le courroux de la vengeance céleste.

L’abbaye de Pontigny eut beaucoup à souffrir des guerres civiles. Les Anglais avaient pris Auxerre ; les châteaux de Champlost et de Régennes étaient aussi tombés en leur pouvoir ; les religieuses des Isles avaient abandonné leur maison pour se réfugier à Auxerre. Le monastère de Saint-Amatre, celui de Saint-Julien, celui de Saint-Gervais celui de Saint-Marien, situés hors de l’enceinte des murs d’Auxerre, avaient aussi été abandonnés. On ignore quel fui le sort de l’abbaye de Pontigny durant ces crises