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de l’abbaye de pontigny.

par leur zèle à assurer leur salut éternel. S’ils ne pouvaient se faire transporter après leur mort dans des couvens pour avoir part aux prières d’une communauté, ni y fonder leur anniversaire, ils demandaient qu’on y célébrât pour le repos de leur âme un certain nombre de messes. J’ai vu des testamens passés dans nos pays, au dix-septième siècle, par lesquels de simples particuliers demandaient jusqu’à sept cents messes, qui devaient être acquittées, tant dans des couvens qu’ils désignaient, que dans leur propre paroisse. Nos pères priaient beaucoup, et faisaient prier pour le repos de l’âme de leurs parens. De nos jours, il faut appartenir à une famille bien chrétienne et dans l’aisance pour obtenir, après sa mort, un annuel ou cinquante-deux messes.

Après les guerres du quinzième siècle, on reprit quelque appareil dans les inhumations c’étaient de superbes pierres tumulaires posées au-dessus du sol, ou des croix fichées en terre. Les riches placent encore sur les fosses de leurs proches une croix ou une pierre tumulaire.

Dans le chapitre général, tenu en 1402,l’abbé Jean de la Paix fut blâmé de sa négligeance. On lui reprocha d’avoir méprisé la discipline ecclésiastique et les statuts de l’ordre pendant tout le temps qu’il avait été abbé, de n’avoir pu souffrir de célérier dans l’abbaye. Cependant, dans le même chapitre, on lui confia le soin de mettre la réforme dans les monastères de sa filiation. Il fut aussi désigné pour assister d’office aux conciles de l’ordre, Cart. de Pont., t. i, p. 80.qui se tenaient tous les trois ans. Il mourut à Auxerre, dans une maison de l’abbaye, le 30 septembre 1415. Les chanoines