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sant ces paroles du Psalmiste : Psal. 118.Agréez-moi, Seigneur, selon votre parole, et je vivrai. Que mon espérance ne soit point trompée. Alors il se prosternait aux pieds de chacun des frères, en demandant le secours de ses prières. Enfin, il se dépouillait de ses habits séculiers, et prenait l’habit de religion. Les vêtemens qu’il venait de quitter étaient conservés au vestiaire, pour lui être rendus, dans le cas où il aurait démérité au point d’être chassé du monastère. Son écrit, au contraire, était conservé dans les archives.

Nomast. Cist. p. 30Rien n’égale là charité, la bonté, la tendresse, que l’abbé déployait envers ses religieux, et ceux-ci les uns envers les autres. Un frère avait-il commis une faute grave, il était exclus de la table commune au réfectoire, de sa place accoutumée dans l’église ; défense était faite à tous les frères de lui adresser la parole : il se livrait seul aux occupations qui lui étaient imposées. Cependant, pour qu’il ne se livrât pas à la tristesse, la règle commandait à l’abbé de l’environner de toute sa sollicitude paternelle, selon ces paroles du Fils de Dieu : Que ceux qui se portent bien n’ont pas besoin de médecin, mais seulement ceux qui sont malades. Alors quelques-uns des anciens, qu’on appelait Senipetes, s’approchaient de lui, comme en secret, le consolaient, l’exhortaient à réparer sa faute, et lui indiquaient les moyens de rentrer en grâce. Toute la communauté priait pour lui. La règle commandait aussi à l’abbé d’avoir de l’indulgence pour les faibles, et de ne pas exercer d’empire sur ceux qui étaient réguliers.

P. 36.Les malades trouvaient à l’infirmerie des frères pleins de charité et de prudence, qui leur prodi-