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de l’abbaye de pontigny.

Champagne et de Brie, il s’était transporté dans l’abbaye de Pontigny, que les portes lui avaient été fermées, qu’il avait remarqué dans l’intérieur des aventuriers et des gens de guerre ; qu’ayant sommé les religieux de lui ouvrir les portes, on lui avait répondu que, lors même que le roi et la reine seraient présents, on n’ouvrirait pas. Il ajouta encore, qu’après avoir entendu bien des injures contre le roi et contre le comte de Montrevel, son père, il avait appelé la justice de Ligny, qui avait rompu les barrières. Comme j’entrais, dit-il, deux serfs se jetèrent sur moi et sur les gentilshommes de ma suite. Je ne me défendis point ; mais les gentilshommes se voyant blessés, tirèrent leurs épées et frappèrent un de ces serfs. Enfin, le comte de Montrevel dit, qu’après avoir fait ses dévotions ainsi que ceux de sa suite, ils s’étaient tous retirés sans commettre aucun délit, ni excès, ni violence. »

Le bailli de Sens, après avoir fait les informations nécessaires, reconnut toute la mauvaise foi du comte de Montrevel. Il fut condamné à donner douze cents livres aux religieux, pour réparations civiles, dépens, dommages et intérêts, et à huit cents livres d’amende envers le roi. Le comte en appela à Auxerre, où il subit l’interrogatoire sur la sellette avec ses complices, le 26 mai 1528. La première sentence y fut confirmée, ainsi qu’à Villeneuve-le-Roy, où il en appela encore. Enfin le parlement, par un arrêt définitif, le condamna à satisfaire dans les trois jours aux peines portées contre lui, sous peine d’être chassé du royaume.

Tandis qu’on instruisait son procès à Sens, le