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histoire

saint Barthélemi, après avoir été bénit par l’abbé de Cîteaux, dans l’église des Jésuites de Dijon.

Louis Martel était bon prédicateur, très-versé dans la connaissance des Écritures. Sa taille était élevée, son tempérament robuste, sa physionomie prévenante. On le jugea capable de réparer les pertes que l’abbaye avait éprouvées. En effet, il acquitta considérablement de dettes ; il répara les lieux réguliers. Sur la fin de ses jours, son esprit s’affaiblit, de sorte qu’il se laissait conduire par ses domestiques. Ce mal, qui lui était particulier, devenait grand pour l’abbaye ; mais de la Varande, qui était alors prieur, continua de diriger les affaires de l’abbaye avec une rare habileté, il recueillit le dernier soupir de Louis Martel, qui mourut le 6 mars 1672, après vingt ans d’administration. Il repose dans le sanctuaire.


JACQUES LE BOURGEOIS DE LA VARANDE.

Depuis plus d’un siècle les Mémoires de l’abbaye s’étendent sur les souffrances de l’administration temporelle ; il semble que les malheurs publics ont absorbé toute l’attention, et qu’on néglige le bien spirituel des religieux. L’abbaye avait en effet perdu de sa ferveur et de sa régularité. Ce ne sont plus ces moines occupés uniquement comme autrefois à servir Dieu et les pauvres, ces saintes âmes purifiées par les macérations et élevées par les méditations contemplatives, ne connaissant rien des bruits et des déréglemens du monde, servant de modèles de