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histoire

De la Varande fit réparer le dortoir, les infireries, l’ancien noviciat, fit faire des alcôves pour

    Gall. chr. t. xii, p. 250 et suiv.fut fondée par le roi Louis-le-Gros en 1152, derrière la forêt d’Othe, à deux lieues de Brienon. Ce prince, pour donner à cette maison tout le développement dont elle était susceptible, Fenel. Hist. ms. des archiv. de Sens.pria Jobert, qui en était abbé, et ses chanoines, de disposer de tout ce qui pourrait leur être utile dans la forêt d’Othe, comme d’y couper du bois, d’y faire pacager leur bétail, et de défricher ce qu’ils jugeraient convenable de mettre en culture. Henri-Sanglier, archevêque de Sens, qui les avait engagés à s’établir dans son diocèse, leur permit aussi d’arracher la partie de la forêt qui resserrait leur habitation en sorte que ces lieux, auparavant couverts broussailles, la retraite des voleurs et des bêtes sauvages, devinrent fertiles et agréables.
    En 1155, les religieux élurent pour abbé Ornulf, moine de Val-Secret, d’une rare piété et d’une grande prudence. La réputation de ce saint abbé, la régularité des chanoines, l’esprit de piété et de retraite qui les animait, répandit au loin la bonne odeur de Jésus-Christ, et leur attira beaucoup de disciples. Les grandes aumônes qu’ils répandaient, les instructions qu’ils adressaient au peuple, attira successivement auprès de leur monastère des habitans qui donnèrent naissance à la commune de Dilo.
    Les archevêques de Sens comblèrent cette maison de bienfaits. En 1151, Hugues de Toucy lui donna l’église de Paroy. En 1176, Guillaume de Champagne lui remit celle de Bussy. En 1192, les chanoines de Dilo reçurent de Guy de Noyers l’église de Saint-Paul-les-Sens, qui ne tarda pas à devenir une abbaye fille de Dilo.
    Saint Thomas, archevêque de Cantorbéry, vint plusieurs fois s’édifier avec ces religieux, durant le séjour qu’il fit à Pontigny et à Sainte-Colombe. Il consacra solennellement l’église de leur monastère le 10 mai 1168. Eudes de Villemaure fut inhumé à Dilo en 1154 ; sa veuve fonda son obit en donnant un moulin. Guillaume, comte de Joigny, y fut aussi inhumé en 1179 ; Gaucher, comte de la même ville, y fonda une messe des morts à perpétuité.
    Une des portes de Saint-Florentin portait le nom de Dilo, d’un prieuré de ce nom, situé près de là, dans le faubourg. Il fut détruit vers l’an 1370.