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de l’abbaye de pontigny.

séparer les lits des novices, acheva les stalles du chœur qu’il avait commencées étant prieur. Ces stalles sont sur quatre lignes, au nombre de cent ; elles présentent un ouvrage admirable de boiserie sculptée. Aux deux côtés des portes du chœur, en dehors, l’abbé de la Varande fit faire deux autels : celui de l’Assomption et celui de saint Bernard. Ensuite, il fit enlever du chœur et du sanctuaire toutes ces tombes de hauteur et de grandeur inégales, dont la plupart remontaient aux premiers siècles de l’abbaye. Par-là il embellit l’église, mais il fit disparaître bien des objets intéressais pour la postérité.

T. iii, p. 235.Le 8 avril 1669, comme on travaillait sous la lampe du grand autel, on découvrit le corps de Guillaume de Ludan, archevêque d’Yorck, qualifié de bienheureux. Il était Anglais de nation. Le Pape avait été. obligé d’employer son autorité pour lui faire accepter siège d’Yorck, que son humilité lui faisait refuser. Après avoir passé cinq ans dans cette dignité, il donna sa démission, et résolut de s’ensevelir dans la retraite d’un monastère, pour y passer ses jours dans la prière et la pénitence. Comme il avait sauvent entendu parler de la régularité de l’abbaye de Pontigny, il traversa la mer et vint y prendre l’habit de simple religieux. Après avoir édifié les moines de cette maison pendant deux ans, il mourut en odeur de sainteté, et fut inhumé dans un cercueil de plomb avec tous les honneurs dus à son rang. Dieu ne tarda pas à manifester, la sainteté de son serviteur par des miracles rapportés par des auteurs dignes de foi[1].

  1. Voyez Nicolas de Espeldinez, Histoire d’Angleterre ;