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histoire

paroisse de Paris, il se présenta à Châlis, à l’âge de vingt-deux ans, pour y être admis. La communauté, assemblée à son sujet, ne jugea pas à propos de le recevoir. Alors il se présenta à Pontigny. L’abbé de la Varande, qui en eut une tout autre idée, l’admit pour Pontigny, et dit aux religieux de Châlis, par une sorte de pressentiment, qu’ils auraient un jour pour abbé celui dont ils ne, voulaient pas pour confrère, ce qui fut justifié par la Providence ; car, après la mort de l’abbé de la Varande, il fut élu unanimement pour abbé de Pontigny.

En peu d’années, cet abbé acquitta quatre-vingt-trois mille francs de dettes que son prédécesseur n’avait pu s’empêcher de laisser. Ensuite, il continua les travaux déjà commencés il acheva le logis abbatial y fit des ouvertures, et distribua les appartemens. Il termina, dans l’église, le baldaquin et l’autel de saint Adrien. Il fit élever le corps de saint Edme sur quatre anges portant sa châsse. Ce qui restait des colonnes de cuivre qui supportaient auparavant, fut fondu pour faire six grands chandeliers avec une croix, dont le pied servait de tabernacle. Il fit peindre, par dom Adrien Sauveur[1] le tableau de l’Assomption et celui de saint Bernard pour les deux autels qui se trouvent aux deux côtés devant le chœur.. Ces tableaux sont estimés, surtout celui de l’Assomption. Le portrait de saint Bernard passe pour être très-ressemblant. Ce saint est représenté ressuscitant un mort.

Ce digne abbé travailla avec un zèle infatigable

  1. Ce peintre était de Liège ; il mourut à Lyon pendant un voyage.