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de l’abbaye de pontigny.

ges, écuyer, fils de Jean, qui avait été vicomte de Saint-Florentin. Jean, son frère, était vicomte de cette ville en 1241. Thibault, roi de Navarre, comte palatin de Champagne et de Brie[1], de qui relevait le fief, nomme Gaucher son cher et fidèle serviteur (1235). Ce même Gaucher, seigneur de Pacy, donna à l’abbaye de Pontigny, pour le repos de son âme, de celles de ses parens, et pour faire célébrer l’anniversaire de son père et de sa mère, toute sa dîme de Jaulges et de Bondu, consistant en blé, en chanvre, en lin, et en tout ce qui se lie. Il donna aussi aux moines, et à tous les serviteurs de leur maison, un libre passage sur le chemin qui conduit de Chéu à Germigny, et un arpent de terre pour y construire une maison ou une grange. Il promit d’expédier des lettres de confirmation de ces dons avec l’apposition de son sceau, lorsqu'il aura eu le bonheur de parvenir à l’éminente dignité de chevalier (1235). On était reçu écuyer à quatorze ans, et chevalier à vingt et un ans. Ayant été fait chevalier au mois de juin 1240, il ratifia tout ce qu’il avait promis n’étant encore qu’écuyer, ce qui constituait, selon les coutumes de Champagne, un état de minorité. L’épouse de Gaucher se nommait Marguerite. Il eut un fils appelé Huon. En 1259, il est parlé du vicomte de Jaulges, sans autre désignation. C’était sans doute Jean fils ou petit-fils de Gaucher, qui était vicomte de Saint-Florentin.

  1. La capitale de la Brie était Provins, où l'on battait cette monnaie, si répandue dans la Champagne et sur toute la frontière du comté d’Auxerre ou de la Bourgogne. Au douzième siècle, on trouve plusieurs chartes des comtes de Champagne, datées du palais de Provins.