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histoire

dès le dixième siècle, ce fut Le principe de son indépendance et la source de ses désastres.

Au douzième siècle, les seigneurs bâtirent un fort à un quart de lieue, au nord, sur un lieu élevé ; c’est la tour dont il est parlé en 1154. Les seigneurs, ou plutôt les événemens, obligèrent successivement les habitans de Ligny-la-Ville et d’autres à se réfugier auprès de leur château. On environna leurs habitations de fossés, et ensuite de murailles et de tourelles ; c’est du moins ce que l’on peut conjecturer touchant les commencemens de ce nouveau Ligny, d’après l’histoire de la province et celle du moyen âge. Un bief du Serain vint baigner cette nouvelle enceinte, au couchant, et en fermer l’entrée aux ennemis du dehors. Sa forme est un carré long, s’étendant du levant au couchant. Le fort était dans l’angle au nord-est. On distingua alors Ligny-la-Ville ou Ligny dans la campagne de Ligny-le-Châtel, ou Ligny-le-Fortifié. Les mortalités, et en même temps les guerres civiles du quatorzième siècle, achevèrent de ruiner Ligny-la-Ville en effet, dès la fin du quatorzième siècle, il n’en est plus fait mention nulle part. Les mêmes événemens avaient


    défaut de droit, ce qui le rend en quelque sorte souverain dans sa terre de là vient que, par une enquête du parlement, de la Toussaint 1282, il est dit que baronie est seigneurie souveraine après le roi, prérogative qui l’élève beaucoup au-dessus du simple comte. Le seul baron, a toutes justices, dit saint Louis, le roi même ne peut faire bau dans ses terres qu’il n’y consente. Lui seul connaît des crimes capitaux :, tels que le meurtre, la trahison, l’incendie, le rapt, tous délits enfin où il y a péril de perdre la vie ou quelque membre, et pour lesquels on ordonne la bataille, etc.