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de l’abbaye de pontigny.

tienté. La règle de saint Benoît y fut adoptée comme le code des devoirs à remplir par tous les religieux, et des principes d’après lesquels chaque abbaye, prise isolément, devait être gouvernée. Pour l’administration générale, ils sentirent le danger de laisser à un seul supérieur le pouvoir sur une corporation qui allait devenir nombreuse. Il eût fallu dans le chef, vertus, lumières, talens, l’absence des passions l’humanité n’est pas toujours aussi parfaite.

Tous les abbés réunis convinrent que chacun d’eux, selon la règle de saint Benoît, resterait chef de sa maison, mais qu’il serait surveillé, repris et corrigé par son père immédiat, c’est-à-dire par l’abbé du monastère qui avait produit le sien. L’abbé de Cîteaux, qui était le premier supérieur puisque son abbaye avait produit toutes les autres, eut pour visiteurs les abbés de ses quatre premières filles : la Ferté, Pontigny, Clairvaux et Morimon[1]. Enfin, les visiteurs et les visités furent soumis au conseil-général, composé de tous les abbés de l’ordre ; ainsi personne ne fut au-dessus des lois. Comme les ordonnances des évêques, dans les différens diocèses pouvaient troubler les exercices de la discipline et le régime des maisons il fut convenu qu’il ne serait établi aucun nouveau monastère, si l’évêque du lieu ne consentait expressément à ce que l’ordre y eut une juridiction pleine et entière. Cette constitution fut approuvée et confirmée par le pape Calixte II, en 1119[2].

  1. Le monastère de la Ferté fut fondé en 1113,celui de Pontigny en 1114, et ceux de Clairvaux et de Morimon en 1115.
  2. Saint Étienne fit faire ensuite un recueil des cérémonies