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de l’abbaye de pontigny.

Nomastic. Cister., p. 58

chose de difficile ou d’impossible est ordonné à un frère, qu’il reçoive, en toute douceur et obéissance, le commandement qui le lui ordonne ; s’il voit que la chose passe tout-à-fait la mesure de ses forces, qu’il expose convenablement et patiemment la raison de l’impossibilité à celui qui est au-dessus de lui, ne s’enflant pas d’orgueil, ne résistant pas, ne contredisant pas. Que si après son observation, le premier persiste dans son avis et dans son commandement, que le disciple sache qu’il en doit être ainsi, et que se confiant en l’aide de Dieu, il obéisse ».

Les cérémonies de l’Église, les prières, les chants, la psalmodie, recommençaient presque à toutes les heures du jour et de la nuit. Au dortoir, au réfectoire, à la cuisine, la règle commandait un silence absolu, en sorte que dans les occasions nécessaires, les moines s’étaient accoutumés à s’entendre par signes. Les heures où il était permis de parler étaient soigneusement réglées. La nourriture quotidienne, dans ces premiers temps, était des fèves et des herbes ; les œufs et le fromage étaient permis seulement à certaines époques de l’année ; on ajoutait quelquefois du poisson et des fruits.

De graves pénitences étaient infligées aux plus coupables par l’abbé. Une surveillance continuelle, exercée à toutes les heures, dans tous les lieux de la maison, par des moines qu’on nommait circateurs, ne laissait pas à la moindre faute le temps de se commettre sans témoins. Les enfans qu’on avait coutume d’offrir alors aux couvens dès leurs premières années, recevaient à Pontigny l’éducation la