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histoire.

de l’occident à l’orient, sur une surface unie. De la route actuelle d’Auxerre à Saint-Florentin, on aperçoit, à une distance de soixante pas, un beau portail à une arche, surmonté d’une balustrade en pierre taillée à petits cintres, et placé en face de la porte de la basilique, dont il forme comme la première et noble entrée. C’est sur le côté gauche que se trouvait autrefois le palais des comtes de Champagne. À deux cents pas au-delà de ce portique on trouve le portail de l’église, dérobé à la vue par un autre portique ancien[1], supporté par des colonnes. Le portail est à plein cintre, et ses jambages, ornés de colonnes, n’offrent rien de cette architecture arabesque si en usage le siècle suivant ; car la cathédrale d’Auxerre, remarquable sous ce rapport, ne fut commencée que soixante ans après l’église de Pontigny.

Après avoir franchi le portail, on descend cinq degrés, et bientôt on arrive vers le chœur, qui est fermé par une boiserie en forme de jubé jusqu’à la hauteur de quinze à vingt pieds. La porte en bois doré et sculpté à jour a cinq pieds de largeur. Aux deux côtés de cette porte, en dehors du chœur,sont deux autels entre quatre colonnes, et au-dessus des statues représentant la religion. Tout le chœur est environné d’une boiserie haute comme celle de l’entrée. Les stalles, bien postérieures à la fondation de l’église, y sont adossées ; elles sont au nombre

  1. Ces portiques que l’on trouve à l’entrée des églises fréquentées autrefois par les pèlerins, servaient a mettre ceux-ci couvert lorsqu'ils voulaient prier durant la nuit, ou lorsque l’église se trouvait fermée.