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histoire.

de la Celle, dix sous ; aux vingt léproseries qui sont entre Troyes et Pontigny, chacune vingt sous ; au curé de Sommevalle, sa chappe pluviale ; à Milon d’Ervy son petit-fils, vingt sous au doyen de Saint-Étienne d’Auxerre, vingt sous ; aux couvens de Saint-Germain et de Saint-Étienne d’Auxerre, chacun quarante sous, et aux quarante églises de la châtellenie d’Ervy et de Saint-Florentin, qui sont les plus proches, chacune dix sous ; autant de rente aux lépreux, à prendre sur les revenus du four.

Après avoir réglé ces dons, Haganon établit des rentes à perpétuité dans les paroisses où il veut qu’on célèbre son anniversaire. Ainsi légua à cette intention dix sous à l’église d’Ervy, un setier d’avoine à celle de Sommevalle, le quart d’un muid de vin à celle de Daunemoine, trois quartiers de pré à la maison de Chancicur, quarante sous à l’église de Saint-Étienne de Troyes à la Maison-Dieu de Troyes qui appartient au comte, dix sous à l’église de Saint-Pierre d’Auxon, un arpent de pré et un arpent de bois, s’ils veulent le défricher. Il termine en apposant son sceau à ce testament, et en priant l’abbé de Pontigny, celui de Saint-Michel de Tonnerre et le doyen de Saint-Florentin d’y mettre aussi leur sceau. Dans toutes les familles, dans toutes les paroisses, on rencontrait des donations aussi éclatantes. Elles peignent mieux que tous les discours la foi vive des seigneurs et des peuples. C’est le riche qui partage sa fortune entre sa famille, l’Église et les pauvres. L’égoïsme de notre siècle industriel fait ressortir. admirablement ce qu’il a de grave et d’élevé dans ce désintéressement que la foi seule pouvait inspirer.