Page:Henry - Histoire de l'abbaye de Pontigny.pdf/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
histoire.

de l’église de Notre-Dame de Paris, fut élu archevêque de Cantorbéry, et sacré Viterbe, par le pape, en 1208. Jean, roi d’Angleterre, rejeta cette élection. Les choses allèrent si loin, que le pape lança un interdit sur le royaume d’Angleterre et excommunia le roi. Alors, non-seulement le roi ne voulut pas recevoir l’archevêque, mais encore il chassa de ses états, tous ceux qui tenaient à lui particulièrement les évêques ses suffragans et les prêtres de son diocèse. Langhton se réfugia à Pontigny, où il accueillit une partie des évêques ses suffragans, ainsi que les prêtres et les moines de son église de Cantorbéry. Ils demeurèrent cinq ans dans cette retraite, jusqu’à ce que le roi les rappelât, ce qu’il fit en 1215. Mauger, évêque de Wigorme, ou plutôt de Worcester, un des trois qui avaient prononcé l’interdit sur l’Angleterre, mourut pendant son séjour à Pontigny, et fut enterré dans le chœur[1]. Par reconnaissance pour les services que l’abbaye de Pontigny avait rendus à son église, Étienne de Longhton assigna, avant de mourir, cinquante marcs sterling à prendre, chaque année sur son église de Rumenal. Sa canonisation, commencée après sa mort, n’a pas été terminée.

C’est durant cet exil que fut composé ce distique, qui peint si bien la charité de l’abbaye :

Est Pontiniacum pons exulis, hortus, asilum,
Hic graitur, spatiatur in hoc, requiescit in illo
.

  1. Son épitaphe était ainsi conçue : Hic jacet dominus Malgerus, Wigormensis episcopus.