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toire. Plus tard, elle fut directrice des théâtres français en Italie, et revint mourir à Paris, en 1815. Le refus que fit le curé de Saint-Roch de recevoir son cercueil à l’église causa un prodigieux scandale, qui faillit dégénérer en émeute. Mais le prêtre devait-il, par égard pour ceux qui ne croient à rien, scandaliser ceux qui croient à quelque chose ? Si l’on peut forcer un prêtre à prier pour ceux qui n’ont pas voulu de la religion à leur dernière heure, on pourra le forcer avec autant de raison à prier pour un protestant ou un juif, et ce n’est pas ainsi que doit être entendue la liberté des cultes. Vivez à votre guise ; mais ne prétendez pas obliger ceux dont vous n’avez pas pratiqué la religion à vous traiter comme l’un de leurs. Et ces gens qui criaient au scandale parceque le clergé refusait ses prières à Mlle Raucourt trouvaient tout simple qu’elle les eût repoussées avant de mourir !

Nous trouvons ensuite du même côté un rocher factice entouré de lierre à sa base et surmonté d’une croix : c’est la sépulture du comte de SAULX-TAVANNES et de sa famille. La croix qu’on dirait de bois, tant l’imitation est parfaite, est en marbre comme le reste du monument. Derrière ce chef-d’œuvre de goût, on voit la sépulture fort simple du peintre ISABEY et de sa famille (239).

Nous montons ensuite le sentier de Palissot, à droite duquel nous voyons d’abord la pyramide Léro (294). A l’extrémité de ce sentier nous laissons à gauche une autre pyramide érigée à la mémoire de MMe Milhau, épouse d’un ministre des États-Unis ; puis nous prenons à droite l’avenue de Montlouis.

Le premier monument que nous rencontrons en montant cette avenue, à dix pas environ et à droite, est celui du vicomte DUBOUCHAGE, lieutenant-général, pair de France, etc. (296).