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DEUXIÈME PARTIE

LITTÉRATURE ÉPIQUE

La poésie épique de l’Inde est tout entière en sanscrit. Moins archaïque de langue que le Véda, elle l’est à peine plus que la littérature postérieure, et, par ses caractères généraux, tient à la fois de l’une et de l’autre. On a déjà vu que les Purânas font partie du canon sacré, et que le Mahâbhàrata passe pour avoir été dicté par un dieu au propre compilateur des Védas, le légendaire Vyâsa. En revanche, le Râmâyana est l’œuvre d’un simple mortel, dont la vie au surplus est aussi légendaire qu’historique, le poète Vâlmîki. De ce chef, exclusivement dominés par le point de vue religieux, les Hindous établissent entre leurs épopées des distinctions fort subtiles et leur imposent une nomenclature technique dont il nous est permis de n’avoir point cure : pour nous, qu’un poème de ce genre soit qualifié par eux purâna, itihâsa ou simple kâvya, qu’il narre les aventures des héros ou des