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LA LÉGENDE DE RAM V 168

He. PourVâlmîki, très certainement, comme pour Homère l'île de < îircé ou de < ';il\ pso, Lanka est la contrée fabuleuse et lointaine où le héros ou l'hê roïne, retenu parl'amour, la contrainteou la magie, se dérobe aux yeux anxieux el court le risque d'une éternelle détention : bref, la cachette mystérieuse de l'aurore ou du soleil pendant la nuit ou l'hiver. A ce sens intime, incompris du poète, maisen- corc transparent sous sou brillanl décor, s'accordenl à merveille mille traits accessoire-, dont je ne ci- terai qu'un seul : la nature toul entière prenant le deuil après l'enlèvement de Sîtâ (III, 52). Le plu- caractéristique de tous, c'est l'arme spécifique de Ràma : comme l'Apollon d'Homère, le héros es l exclusivemenl archer; c'esl à l'épreuve de l'arc qu'il conquierl Sîtâ (I, 67) ; c'esl d'une flèche qu'il prie,, en traîtrise le Erère de Sugrîva (IV, L6), û coups de flèches qu'il tue les démons (III, 25-28, w VI, 6"i I, assaille la mer avant de la franchir (VI, 21), incendie la citadelle ennemie (VI, 75), et tous ces tableaux sonl criants de naturalisme 1 ; -il a besoin d'une arme plus forte 1 pour triompher de

1. A ce |i"int de vue, Raina est un véritable double d'Arjuna, l'archer des Pàndavas (p. 133), comme Thésée l'est d'Hercule ou Patrocle d'Achille.

2. C'est une sorte de javelot magique, qui, après avoir frappé, retourne de lui même à la main qui l'a lanc<

L'imagination mythiq sn a fait imis 1rs irais: inutile de

supposer que les Hindous aient connu le ' nerang aus

tralien.

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