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•:i(i LES LITTÉRATURES DE L'INDE

allées el venues', au boul desquelles on Eail savoir que le sorcier-médecin a besoin, pour ses conjura lions, d'un anneau à chaton gravé représentant un serpent. El justement, la reine en a un 2 : elle le

prête, en rec< nandant de le rapporter tout de

suite; on n'y manquera pas, le temps seulement d'aller délivrer les prisonnières, car la geôlière a reçu la consigne de les garder jusqu'à présentation de cette bague.— Le roi et Mâlavikâ se rencontrent ensuite dans un pavillon du parc. L'heure des aveux timides est passée : ils s'aiment, ils le savent, et le roi se fait pressant et tendre, réservé pourtant toujours et respectueux :

« Pourquoi ce trouble. ô belle,

Et ce regard baissé,

Devant l'amant fidèle

Qu'une attente cruelle N'a point lassé?

Exaucez sa prière,

Acceptez son appui :

Que votre beauté fière,

Liane printanière, S'enlace à lui ! »

1. Kâlidâsa s'est rencontré avec notre Molière : au mo- ment où l'on emporte Gautama qui tremble la fièvre, il se tourne vers la reine: « Madame, que j'en réchappe ou non} daignez me pardonner l'offense que mon dévouement au roi m'a fait commettreenversvous.» Et ledrôle récidive l'offense en cet instant même! N'est-ïl pas plus plaisant que Scapin?

2. Constatons ici L'art des préparations : le spectateur a, dès le début, appris l'existence de cet anneau, par la con- versation des deux suivantes, dont l'une allait le porter à réparer au joaillier de la cour.

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